Etranges que ces dernières semaines qui se sont écoulées. Mi-août et fraichement revenue de vacances, j’ai vécu une situation inédite. Une de mes collègues a contracté le covid - il fallait bien que ça arrive un jour - et, du jour au lendemain, une autre de mes collègues et moi nous sommes retrouvées seules dans le magasin, les autres ayant été contraints à l’isolement.
Je dois bien vous avouer qu’une vague de tristesse m’a envahie les premières heures, comme si j’étais sous le choc. Non pas que la situation ait été réellement dramatique. Mais ce sentiment, que, en un instant, quasiment l’intégralité de ma famille « pro » avait disparu, et que nous étions des rescapées. Qu’il n’y avait plus que nous deux à la maison.
Alors je vous rassure, on s’est très vite adapté, et on s’est donné à fond, pour les rendre fiers à leur retour.
Tout ça pour vous dire que, malgré le fait qu’elle soit une grande entreprise, Sephora c’est pour moi et avant tout une grande famille. Telle une poupée russe, elle se « déboîte » jusqu’à ma famille « nucléaire ».
Pendant le confinement j’en ai eu l’agréable confirmation. Ils ne nous ont pas laissé. L’humain passait avant tout et ils nous ont rassurés. Tous, du PDG Monde- en passant par le PDG Europe (Breton) qui m’a tellement fait rire avec une vidéo hilarante tellement à propos, jusqu’à nos directeurs magasins, ils se sont tous rendus particulièrement accessibles - et sans distinction hiérarchique- nous étions tous important.
Nous sommes une grande famille, et l’entre-aide est une valeur importante dans l’entreprise. Avec ma collègue nous avons été accompagnées par les équipes qui sont venus nous aider, et nous avons beaucoup appris. Nous avons découvert de nouvelles personnalités, de nouvelles belles âmes. J’en avais aucun doute, car, au déconfinement, certaines conseillères de magasins de centres commerciaux fermés avait rejoint notre équipe. J’ai moi-même prêté main forte à d’autres magasins les années précédentes me laissant de très bons souvenirs. Parfois nous nous croisons en formation et en soirée et on partage de nouvelles expériences. (Mais ça c’était avant ).
Et puis il y a cette famille de magasin, cette famille quotidienne : en premier lieu nos agents de surfaces qui sont là à la première heure et qui rendent notre magasin tout beau tout propre (ce qui n’est pas une mince affaire), il y a nos vigiles qui exercent aussi un métier difficile statique, mais restant sur le qui-vive. Il y a ces visiteurs quotidiens, le postier, les livreurs, les techniciens. Il y a ces animateurs et ces commerciaux, qui viennent nous former, nous aider et avec certains desquels nous tissons des relations de confiance particulière; Anne, Christelle, Marion, Francesco…
Et enfin il y a cette famille étroite, nucléaire. Cette équipe incroyable, soudée, bienveillante, disponible. De la directrice aux conseillers de vente. Ce n’est pas le cas dans tous les magasins, alors je sais savourer la chance que nous avons, d’avoir bâti cette équipe. Cette famille, elle est bien sûre imparfaite, comme toutes les familles. Chacun a ses petits défauts, qui nous amuse, qui nous horripile des fois. Et ce n’est pas bien grave. Cette famille je l’estime énormément. On s’étreint, on s’embrasse, on se cajole, on se taquine, on s’amuse, on rit, beaucoup. (Bon, c’est plus tout à fait comme avant )
Lorsqu’il y a un an je me suis trouvée en détresse physique et émotionnelle, ils étaient là. Tous. A se préoccuper de moi, à se soucier même. Ils sont toujours là - et souvent les premiers- à écouter mes grandes et petites peines, à partager mes petites joies et mes grands bonheurs. Et il y a ces grandes amitiés qui se forgent, inconditionnelles. Il y a donc cette autre rousse, et on nous confond encore et souvent - si bien qu’on nous appelle Tic et Tac.
Nous sommes comme une équipe de sport collectif- disons une équipe de basket, puisque c’est un sport qui m’impressionne. Chacun à son rôle, chacun polyvalent mais aussi spécialiste (couleur, soin, parfum). Les managers arbitrent la partie.
Nous ne pouvons pas fonctionner sans les autres, nous avons appris à jouer ensemble, pour réaliser au mieux notre travail. Nous savons appeler à l’aide, nous savons reconnaître ne pas savoir, et chaque instant nous cherchons des solutions. L’ego n’a pas vraiment sa place et nous reconnaissons la valeur de chacun. Alors si une situation est difficile, si un client est mécontent- nous savons nous mettre de côté et trouver la personne qui pourra débloquer au mieux la situation.
Alors quand certains partent, mon coeur chavire. Et c’est encore arrivé il y a moins de deux semaines.
Laura, la personne avec qui j’avais commencé en couleur, avec qui j’avais traversé des moments professionnellement difficiles, avec qui je m’étais un peu chamaillé aussi mais surtout avec qui j’avais beaucoup appris et qui s’était épanouie devant mes yeux, elle s’est envolé vers d’autres réalisations, et je ne peux que l’admirer et la féliciter, malgré mon pincement au coeur. C’est le cours des choses de laisser partir les ambitieux !
Mais si la vie du magasin continue je ne vous oublie pas. Emma la pétillante engagée, Cassandre la formatrice aguerrie, Nada la créative, Célia la force tranquille et juste, Fabrice l’artiste comique, Meï la douceur experte, Nathalie, la barbie assumée et déterminée, Marie à la candeur douce, Noémie le rayon de soleil inattendu… Je suis contente d’avoir rencontré votre chemin !
PS : Un Merci chaleureux à mes mannequins de mains !